Certaines substances sont connues pour être à l’origine de perturbations biologiques; elles sont communément désignées sous le terme de «perturbateurs endocriniens». Les premières remarques puis recherches ont été réalisées sur les animaux et ont ensuite été retrouvées chez l’homme via le suivi de la chaine alimentaire.
LES EFFETS CONSTATÉS DANS LA FAUNE SAUVAGE SONT :
Des malformations des organes génitaux,
Des anomalies du comportement sexuel,
Une baisse de la fertilité pouvant conduire à la disparition de populations entières.
Toutes ces études ont été renouvelées chez la souris avec le BISPHENOL. On retrouve ainsi:
Des malformations du pénis et de l’urètre,
Une augmentation de la taille de la prostate,
Une diminution de la production du sperme,
Une puberté précoce chez la femelle,
Une hyperactivité avec agressivité,
Des anomalies des noyaux gris centraux
Une diminution de la dopamine (Vom Saal et al. 1998; Howdeshell et al. 1999; Richter et al. 2007; Wetherill et al. 2007)
QUE REMARQUE-T-ON CHEZ L’HOMME?
De nombreuses études épidémiologiques ont montré: Une augmentation des malformations génitales chez les garçons (cryptorchidie, hypospadias), des cancers testiculaires et une diminution de la fertilité masculine (Carlsen et al. 1992; Sharpe et Skakkebaek 1993; Baskin et al. 2001; Sultan et al. 2001; Sultan et al. 2001; Paris et al. 2002; Sultan et al. 2002).
Les chercheurs danois constatent en 1992 que le nombre moyen de spermatozoïdes produits par les hommes en bonne santé a diminué de 50 % entre 1940 et 1990, soit en 2 générations. Cette notion est confirmée par des études en France, en Belgique et en Ecosse. Au Danemark, l’incidence du cancer des testicules qui touche les jeunes hommes a triplé et on observe une tendance similaire dans les autres pays industrialisés.
La déclaration de Wingspread de 1991
Dans cette déclaration, 22 spécialistes de toutes disciplines indiquaient notamment que:
En raison de leur persistance dans l’environnement et de leur accumulation dans les chaînes alimentaires, de nombreux composés libérés dans la nature par les activités humaines sont capables de dérégler les systèmes endocriniens des animaux.
Les humains sont également affectés par ces composés.
La déclaration de PRAGUE en 2005 énonce les mêmes principes et celle de l’OMS est fondamentale pour la prise de conscience !
En effet, selon la définition de l’OMS: «Les perturbateurs endocriniens sont des substances chimiques d’origine naturelle ou artificielle étrangères à l’organisme qui peuvent interférer avec le fonctionnement des systèmes endocriniens et induire ainsi des effets délétères sur cet organisme ou sur ses descendants». Le système endocrinien est un système complexe composé de nombreux organes.
Le système endocrinien est un système complexe composé de nombreux organes:
Pancréas,
Surrénales,
Testicules,
Ovaires,
Thyroïde,
Parathyroïde ...
Toutes ces glandes sécrètent des hormones qui vont agir dans l’ensemble de l’organisme par l’intermédiaire du sang. Le système endocrinien coordonne les organes et les tissus afin d’assurer le fonctionnement correct de l’organisme; il gouverne aussi la reproduction et le comportement sexuel.
MAIS COMMENT AGISSENT CES PERTURBATEURS ENDOCRINIENS?
Les perturbateurs endocriniens interfèreraient avec le processus normal de méthylation de l’ADN et conduiraient à des anomalies de l’expression des gènes. Associées aux fonctions de reproduction, ces anomalies seraient ainsi transmises aux générations futures.
QUI SONT LES PRINCIPAUX RESPONSABLES?
Quelles sont les principales substances identifiées comme perturbateurs endocriniens?
1- Les hormones naturelles et les hormones de synthèse
Elles se retrouvent dans toutes les déjections et le cycle pourra ainsi se pérenniser
2- Les substances anthropiques
Les PESTICIDES
Sous le terme de pesticides sont regroupés les insecticides tels que le DDT, le Lindane, le Dieldrine, l’Endosulfan ou le Chlordecone, les herbicides et les fongicides.
Les PHTALATES
Ce sont des produits utilisés comme plastifiants dans la fabrication des matières plastiques ou des cosmétiques
Le BISPHENOL
A Il est contenu dans les plastiques alimentaires, notamment les tétines des biberons. Il est interdit en France depuis juin 2010.
L’ALKYL PHENOL et le NONYLPHENOL
Ils sont contenus dans les tensioactifs des détergents.
Les PARABENS
En raison de leurs propriétés antibactériennes et fongicides , ils sont généralement utilisés comme conservateurs dans les cosmétiques. Depuis 2010, leur utilisation est très sérieusement controversée.
Les DIOXINES
Elles regroupent les polychlorodibenzodioxines (PCDD) et les polychlorodibenzofuranes (PCDF) qui sont des sous-produits non intentionnels de certaines transformations chimiques (combustion incomplète essentiellement) mises en oeuvre principalement dans des procédés industriels (métallurgie, incinérateurs d’ordures ménagères…)
Les POLYCHLOROBIPHENYLES (PCB)
Ces composés également nommés pyralènes ont été utilisés comme lubrifiants dans les transformateurs électriques ou comme isolants dans des environnements à très haute tension.
Les POLYBROMOBIPHENYLES
Ils entrent par exemple dans la composition des plastiques pour en limiter l’inflammabilité (retardateurs de flamme).
Les chiffres montrent que la production mondiale de substances chimiques est passée de 1 million de tonnes en 1930 à 400 millions de tonnes en 2004.
La relation entre perturbateurs endocriniens et pathologies humaines reste difficile à prouver et ce d’autant plus que les maladies ont souvent des causes multifactorielles faisant intervenir des facteurs génétiques et des facteurs comportementaux individuels liés au mode de vie (alimentation, stress, tabac, alcool, activité physique…).
Quoiqu’il en soit, la présomption vis à vis de cette contamination est suffisamment importante pour faire de ce problème un enjeu sanitaire pour le 21ème siècle.
Pour l’OMS, « le stade de développement auquel survient l’exposition pourrait être aussi important que l’intensité de celle-ci ». L’organisation précise que «30 % de la charge de morbidité mondiale pourrait être attribuée à des facteurs environnementaux» (propos rapportés par le Dr Bertrand Chevallier, 2010). Quoiqu’il en soit, la présomption vis à vis de cette contamination est suffisamment importante pour faire de ce
QUELLES SONT LES MÉTIERS À RISQUE?
Les métiers «à risque» concernent:
Les secteurs de la santé (infirmières, aide-soignantes, laborantines)
L’entretien (femmes de ménage)
La coiffure et l’esthétique.
MODE D'ACTION DES PERTUBATEURS ENDOCRINIENS ?
Les perturbateurs endocriniens interviennent dans les champs de l’endocrinologie, la génétique, l’immunologie.
Leur action est ubiquitaire (notamment au niveau du système nerveux central: apprentissage, comportement, système hypothalamo-hypophysaire).
De plus, ils induisent une transmission de génération en génération, et les maladies de l’adulte peuvent être d’origine fœtale. Les perturbateurs endocriniens n’entraînent pas de modification structurelle du génome: leurs effets sont donc réversibles.
Il est donc important, d’une part, de faire de l’environnement un enjeu de santé publique avec nécessité de mettre en place toutes les études nécessaires pour bien définir les produits, leurs effets et comment suivre ces produits dans leur utilisation.
En parallèle, il s’avère indispensable d’informer le grand public (AFSSET, 2008) afin qu’il modifie ses comportements avec notamment un renforcement de la protection des femmes enceintes (alimentation, cosmétiques…)
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