MÉDECINE INTÉGRALE

Pourquoi une même dysbiose peut-elle entraîner des pathologies différentes ?

dysbiose

Même si Monsieur Dupont et Monsieur Durand présentent tous deux une dysbiose intestinale, la diversité de leurs symptômes et maladies traduit la complexité du microbiote et de ses interactions avec le corps.

Le microbiote est un écosystème complexe et unique

  • Chaque personne possède un microbiote unique, façonné par la génétique, l’alimentation, l’environnement, le mode de vie, les médicaments, etc.
  • La dysbiose n’est pas un état unique : elle peut toucher des groupes bactériens différents, entraîner des déséquilibres variés dans la production de métabolites, influencer différemment le système immunitaire.

Typologies de dysbiose

Plusieurs types de dysbiose peuvent être distingués selon :

    • Le type de déséquilibre bactérien :
      • Dysbiose de surcroissance bactérienne (SIBO), notamment dans l’intestin grêle, avec excès de bactéries normalement présentes en faible nombre.
      • Dysbiose inflammatoire, caractérisée par une dominance de bactéries pro-inflammatoires (ex. : certaines Proteobacteria).
      • Dysbiose de réduction, avec perte importante de bactéries bénéfiques comme les Firmicutes producteurs de butyrate.
      • Dysbiose fonctionnelle, sans changement majeur du microbiote, mais avec altération de ses fonctions métaboliques (production de neurotransmetteurs, vitamines, etc.).
    • Le profil métabolique produit :
      • Certaines favorisent la production de toxines (LPS, triméthylamine), d’autres réduisent la synthèse de métabolites anti-inflammatoires (butyrate, acides gras à chaîne courte).

Impact différent selon le terrain génétique et épigénétique

  • Le même déséquilibre microbien peut déclencher :
    • Chez Dupont, une inflammation chronique ciblant le pancréas et induisant une résistance à l’insuline → diabète.
    • Chez Durand, une modulation négative de l’axe hypothalamo-hypophyso-thyroïdien, favorisant l’hypothyroïdie auto-immune.
  • Cette variabilité s’explique par :
    • La prédisposition génétique, notamment les gènes du système immunitaire.
    • L’état du système endocrinien.
    • Les expositions environnementales et le vécu individuel.

Peut-on classer les dysbioses ?

Oui, et plusieurs classifications ont été proposées, notamment :

  • Inflammatoire vs non inflammatoire
  • Associée à des pathologies métaboliques (diabète, obésité) vs à des pathologies auto-immunes (thyroïdite, lupus, endométriose)
  • Prédominante dans l’intestin grêle (SIBO) vs dans le côlon
  • Liée à une perte de diversité vs à une surcroissance bactérienne

L’objectif est de mieux comprendre les mécanismes spécifiques pour proposer un traitement personnalisé (prébiotiques ciblés, probiotiques spécifiques, régimes adaptés).

La dysbiose est un facteur clé mais elle n’est pas uniforme. Sa nature, sa localisation, le profil métabolique de ses bactéries, ainsi que le terrain génétique et épigénétique du patient expliquent pourquoi deux personnes avec dysbiose peuvent développer des maladies très différentes.

Comprendre cette complexité est essentiel pour une médecine intégrale, personnalisée et efficace.

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